Dans le monde des montres Rolex vintages, une grande attention est portée aux modèles sportifs, et plus précisement aux rares montres à calendrier : Les chronomètres extrêmement précis connus sous le nom de modèles "Kew A".
Les Rolex Kew A sont peut-être les montres les plus précises à avoir jamais porté la couronne, et nous pensons que la plupart d'entre vous n'en ont jamais entendu parler auparavant.
La Rolex Kew A Observatory chronometer : les caractéristiques
Le mouvement 4156 a obtenu un certificat " Kew A " lors de sa 4e tentative à Teddington. En conséquence, c'était dans le dernier lot de pièces à passer avant qu'elles ne cessent d'émettre des certificats, en passant le 6 avril 1951. Cela signifiait qu'il était enfermé dans l'un des plus grands boîtier en or, car il semble que tous les derniers produits par Teddington l'étaient. Les dossiers montrent qu'il n'y avait que 24 boîtiers en or, ce qui en fait l'une des pièces de production les plus rares jamais créées par Rolex.
Chaque mouvement a été envoyé individuellement de Genève à l'observatoire de Kew en Angleterre pour être testé dans le cadre de ses tests de chronomètre de marine de classe "A" de 44 jours. Les exigences de maintien des taux de Kew étaient encore plus strictes que les seuils de maintien des taux des observatoires suisses. Certains mouvements ont nécessité des soumissions répétées pour passer car le transit de Genève à l'Angleterre a provoqué un désajustement de ces mouvements très réglementés.
La Rolex Kew A Observatory chronometer - Témoignage de PAUL BOUTROS
J'ai découvert des montres à dix ans, en descendant la Cinquième Avenue avec mon père après un spectacle de pièces de monnaie. Nous passons par Wempe - c'était de retour quand il était de l'autre côté de la Cinquième - et je regarde par les fenêtres, voyant ces belles montres sous les lumières, magnifiques. Et je ne pouvais pas croire les prix extraordinaires: une montre à 50 000 $, à 100 000 $. Une vendeuse nous remarque et nous invite dans la belle boutique, et elle voit l'étincelle dans mes yeux. Elle dit: "Qu'aimeriez-vous voir, jeune homme?" Je montre une montre de poche IWC Portofino Moon Phase, 23 000 $, et elle ouvre le fond du boîtier. Sous les lumières halogènes, je vois le mouvement briller dans toute sa splendeur: rubis, ponts plaqués or, grand balancier qui tourne d'une montre de poche. C'était le coup de foudre et à partir de là, il fallait que j'en sache plus. J'obtiendrais le Wall Street Journal, j'appellerais les numéros sur les publicités et je ferais partir les catalogues de montres de Patek Philippe, Audemars Piguet, Breguet.
Mon père a vu cette excitation que j'avais et il a compris. Nous irions aux enchères ensemble, aux marchés aux puces et aux détaillants. Nous avons commencé notre collection, moi faisant les recherches et lui faisant les achats, et cela a dépassé tout le reste - plus de pièces de monnaie, juste des montres à 100%.
Mon père venait d'Egypte, d'une culture chrétienne très conservatrice. Et je suis né quand il était plus âgé - quarante-deux ans - donc non seulement il y avait un fossé culturel, il y avait un fossé générationnel. Nous nous sommes battus pour tout. Mais en ce qui concerne les montres, il n'y a pas eu de combats. Les montres ont été la source de tous mes souvenirs d'enfance heureux avec lui.
Lorsqu'il est décédé en 2002 et que j'ai ouvert le coffre-fort qui contenait toutes nos montres, j'ai été ému. Cette collection, c'était lui, c'était moi, c'était nos meilleurs souvenirs.
J'ai eu une bonne carrière d'ingénieur électricien chez Lockheed Martin, développant des systèmes de défense antimissile - j'étais un vrai spécialiste des fusées, croyez-le ou non. Mais après la mort de mon père, et en voyant la collection que nous avions construite, ma passion a été ravivée de manière considérable. J'ai commencé à écrire et à photographier des montres pour le plaisir pendant mon temps libre. Je suis vraiment retourné dans le monde de la montre, animant quelques forums.
Cette montre m'est venue un an après le décès de mon père. C'est l'une des plus rares de toutes les références Rolex et l'une des montres mécaniques les plus précises jamais vendues au public par n'importe quelle marque. Il a été fait à la main et fini à la main par le meilleur horloger de Rolex, l'un sur un lot de 144 destiné à passer les tests de chronomètre de navire les plus rigoureux au monde à l'époque, à l'Observatoire de Kew en Angleterre. En regardant cette montre rare que j'avais - il n'y a que cinq exemples connus dans le monde - j'ai réalisé qu'elle incorporait ce qu'on appelle une balance Guillaume, un composant très compliqué. À l'époque, le monde ne savait pas que Rolex avait utilisé cela, et ma découverte m'a en quelque sorte mis sur la carte dans le monde des collectionneurs.
Les portes ont commencé à s'ouvrir. Les gens ont commencé à me contacter pour écrire et consulter. Il y a eu de nombreuses conversations avec Christie’s et d’autres maisons, et finalement j’ai rejoint la maison de vente aux enchères Phillips lorsqu’elles ont ouvert leur propre service de montre. C'était juste avant que j'allais obtenir une grande promotion à Lockheed et être relocalisé. Maintenant je vis mon rêve.
